Règles du jeûne eucharistique

Le jeûne eucharistique est un jeûne imposé par l’Eglise en préparation de la réception de la sainte communion. C’est une loi grave, obligeant sous peine de péché mortel. Il s’agit toutefois d’une loi distincte de la loi du jeûne ecclésiastique, c’est-à-dire les jours de jeûne imposés par l’Eglise en pénitence. Les principes ne sont pas exactement les mêmes. Ce qui est compatible avec l’un n’est pas toujours compatible avec l’autre, et vice versa.


Principe général

Ceux qui souhaitent recevoir la sainte Eucharistie doivent être à jeun de toute nourriture solide et de tout alcool depuis au moins trois heures, et de toute boisson non-alcoolisée autre que l’eau depuis au moins une heure.


Précisions pratiques sur la distinction entre liquides et solides selon la loi du jeûne eucharistique

C’est bel et bien un solide, et un dur!
  • Le sens d’un “liquide” pour le jeûne eucharistique n’est pas tout à fait le même que celui du jeûne ecclésiastique.
  • Les liquides permis entre les repas les jours de jeûne doivent vraiment être des boissons à proprement parler, tel un café.
  • Une soupe ou un « smoothie » romprait le jeûne pénitentiel. A plus forte raison s’il y avait de la viande dedans.
  • Ce n’est pas le cas du jeûne eucharistique. Tout ce qui se boit est permis, jusqu’à une heure avant la Communion, même si par hypothèse il y avait des petits morceaux de viande dedans, s’il s’agissait d’une soupe, d’un lait au chocolat bien épais, etc, pourvu que cela puisse vraiment se boire. Exception est faite bien sûr pour les alcools: c’est toujours trois heures.
  • Un bonbon à sucer, ou équivalent, est considéré comme un solide. En effet, on ne dit pas qu’on peut les “boire”. Il faut donc s’en tenir à trois heures de jeûne avant la Communion, même si on les avale petit à petit avec la salive. La même chose est vraie de la glace. La seule exception valable serait le cas de médicaments à sucer, parce que les médicaments ne rompent pas le jeûne de toute façon.
  • L’eau ne rompt pas le jeûne eucharistique, et peut être prise à tout moment.
  • La pulpe du jus d’orange ne compte pas comme un solide. La loi n’interdit donc pas de boire du jus d’orange avec pulpe jusqu’à une heure avant la communion.
  • Question fréquente: et le dentifrice? A priori ce n’est pas votre nourriture! Brossez-vous les dents avant d’aller à la Messe sans scrupule, même si par ce fait vous veniez à en avaler un peu avec la salive.
  • Il n’existe pas de loi de l’Eglise imposant un temps d’attente pour manger ou boire à nouveau après la Messe, mais celui qui reçoit la sainte Eucharistie est sensé rester entre 15 et 30 minutes en action de grâces. Il serait irrespectueux de quitter précipitamment l’église pour savourer une friandise immédiatement après la sainte communion.

Trois heures c’est trois heures (pile!)

Trois heures, top chrono!
  • Autre question fréquente: les trois heures de jeûne sont elles strictes ou approximatives? Elles sont strictes, et on ne peut pas arrondir les angles. Trois heures, c’est vraiment trois heures, c’est-à-dire 180 minutes.
  • Notez enfin que ces permissions d’une heure, ou de trois heures, pour le jeûne eucharistique, sont un amoindrissement considérable de l’ancien jeûne de minuit. Le pape Pie XII, en assouplissant les règles, encourageait les catholiques à garder le jeûne de minuit si possible, ou bien à faire un autre petit sacrifice pour suppléer au fait de n’avoir pas gardé le jeûne de minuit.
  • Il est dommage de voir les catholiques contraints de regarder leur montre avec anxiété toutes les minutes à la Messe pour savoir si finalement ils vont pouvoir oui ou non communier. Soyez généreux dans vos sacrifices, vous n’allez pas mourir de faim si vous passez trois heures et demi sans manger au lieu de trois heures tout pile. Notre Seigneur se donne à vous dans Son Saint Sacrifice, vous devez vous aussi être sacrifié!

Le saviez-vous?

  • Le prêtre qui célèbre la Messe, quant à lui, doit observer le jeûne eucharistique non pas par rapport à l’heure de la communion, mais par rapport au début de la Messe. Pensez-y quand vous inviter un prêtre à dîner le dimanche midi, s’il doit encore dire une Messe le soir.
  • Le vin pris pour les ablutions à la fin de la Messe rompt le jeûne. Quand le prêtre célèbre deux Messes à la suite, il doit donc faire attention lors de la première Messe à ne prendre que de l’eau à ce moment-là, de peur de ne pas être à jeun pour célébrer la Messe suivante. Pensez-y quand vous servez la Messe basse le dimanche matin.